Le 25 juillet a complètement changé la donne. Il a renversé les équilibres, les contextes et les conditions. Une date, un rendez-vous.
Un nouveau monde, de nouveaux acteurs. Maintenant au Travail !…
Plus de 10 ans que ça dure, la formation des différents gouvernements est restée immobilisée au stade absurde d’une injustifiable approximation. Au-delà des doutes sur la valeur et les compétences de telle ou telle équipe gouvernementale, des éternelles interrogations, des objectifs et attentes rarement atteints, parfois même compromis, au-delà également de l’incapacité de beaucoup de ministres à jouer pleinement et convenablement leur rôle, et encore moins à mériter un tel statut, c’est tout le système des quotas partisans des choix inadéquats qui avait besoin d’être révisé.
Nous sommes, certes, conscients du fait que certains gouvernements n’avaient pas bénéficié du temps nécessaire pour travailler et faire face aux contraintes qui n’en finissaient pas. Nous admettons aussi que leur travail était aussi entaché d’erreurs et de maladresses parfois inévitables, mais tous les arguments susceptibles d’être avancés ne peuvent en aucun cas constituer une excuse à beaucoup de dérapages et de manquements…
Aujourd’hui, la donne semble avoir changé et l’impératif d’une possible réhabilitation impose nécessairement des règles bien définies. La Tunisie est-elle finalement fin prête pour une éventuelle sortie de crise ?
Composé de 24 ministres, dont neuf femmes, le gouvernement Bouden, qui a prêté serment hier devant le Président de la République, est dans l’obligation de s’accommoder avec une habituelle problématique : besoins et utilités. Dans son allocution, au Palais de Carthage, après l’annonce de la composition de son gouvernement, Najla Bouden était catégorique : « L’objectif majeur du gouvernement consiste à combattre la corruption faute de quoi toute tentative de réforme sera mise en doute ».
L’obligation de résultat sans cesse croissante ne faisant qu’accentuer la nécessité de grappiller toutes les perspectives, la Cheffe du gouvernement s’engage à œuvrer à l’amélioration des conditions de vie du citoyen et de son pouvoir d’achat et à défendre son droit à des services de meilleure qualité, à l’instar du transport, de l’éducation, de la santé et de la sécurité.
Nul doute que la gestion des affaires de l’Etat impose une opération d’évaluation, d’analyse et de réorganisation pour ordonner les priorités et œuvrer au rétablissement de la confiance en l’action gouvernementale. Ces dernières années, nous avions pris l’habitude de penser que les réformes enclenchées par les gouvernements successifs étaient dans leur majorité douteuses. Le fait est là: la nouvelle équipe gouvernementale rejaillit sur une note positive. On sent que l’effort y compte beaucoup plus qu’ailleurs, qu’il y a toutes les chances de ne pas se défausser et que l’espoir peut aller plus loin qu’on ne peut le penser.
Il faut dire, cependant, que la réhabilitation et l’innovation ne passent pas seulement par les réformes techniques et administratives, mais également par la révolution des esprits où il devrait naturellement y avoir une place pour la performance et l’efficacité. Autant de contraintes et d’exigences dans un contexte qui n’est pas, évidemment, des plus favorables et au moment où le paysage politique n’est pas vraiment enchanteur. Reste que les défis d’usage valent lorsqu’il s’agit de se donner un rendez-vous avec l’histoire.
Les responsabilités se méritent, elles ne se revendiquent pas
Il est loin le temps où les responsabilités se méritaient plus qu’elles ne se revendiquaient. La réussite des équipes gouvernementales qui sont passées par là nous enseigne que les grands responsables étaient, certes, soumis à la dictature des résultats, mais que leur marge de manœuvre était importante, voire parfois décisives. Leur réussite n’était pas le résultat d’une conversion ou le produit d’un simple accident de l’histoire. Elle n’était pas non plus celle des ministres ayant pris la place de ceux qui leur sont meilleurs. Simplement des hommes pour qui la responsabilité rime avec valeurs, principes et conviction. Leur dévouement était un choix du cœur, un plan de carrière. Ces hommes avaient derrière eux des chefs qui valorisaient les compétences, qui libéraient les initiatives, qui galvanisaient plus qu’ils ne commandaient. Un rôle que seuls quelques visionnaires, pouvaient sans doute assumer.
Najla Bouden assure que l’action gouvernementale de son équipe sera basée sur le rétablissement de la confiance en l’Etat et la confiance du citoyen et des jeunes en leurs capacités. Autant d’impératifs qui ne se réalisent que par la garantie de l’égalité des droits et devant la loi.
Elle a évoqué aussi l’espoir en l’avenir à travers la valorisation des compétences pour la réalisation des réformes et des projets.
Au fait, il y a des signes porteurs de certaines assurances… Et tant pis pour les mauvaises fois et les mauvaises volontés. D’ailleurs, la Tunisie n’a plus besoin d’un foyer de tension supplémentaire. L’intérêt national devrait calmer l’ardeur des uns et des autres, si l’enjeu n’est autre que la recherche du progrès du pays.
Le 25 juillet a complètement changé la donne. Il a renversé les équilibres, les contextes et les conditions. Une date, un rendez-vous. Un nouveau monde, de nouveaux acteurs. Maintenant au Travail…